"Mon combat avec l'accent de ma voix"

Publié le par tchoua

Portrait

Marina Moussavou

"Mon combat avec l'accent de ma voix"

Etudiante à l'Esstic, la jeune fille doit faire face au quotidien à la cupidité des commerçants camerounais.

 

"Les premières années, j'avais du mal à faire des achats. On augmentait machinalement les prix dès qu'on entendait ma voix. Ils avaient une autre image de nous. Ils nous assimilaient à des gens aisés. Or les différences de classes sociales, ça existe partout. S'il vont au Gabon, ils se rendront compte que ce n'est pas l'eldorado qu'ils s'imaginent. Et je vois mal le fils du président bongo venir étudier ici". Marina Moussavou, étudiante en troisième année journalisme à l'Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication se rappelle les premiers mois passés au Cameroun il y a quatre ans et la réaction des commerçants d'ici. Si elle en parle au passé, cette attitude n'est pas pour autant abolie.

Depuis, elle a fait des efforts pour s'intégrer dans la société camerounaise. "Quand nous arrivons au Cameroun, nous nous rendons compte que tout est bon marché. C'est pourquoi nous ne discutons pas les prix des articles. Mais au contact des mentalités des gens qu'on rencontre ici, nous sommes contraint de nous adapter", explique t-elle. Mais les complexes subsistent. Rêve, sa nièce qui vit avec elle, de raconter: "Lorsque nous venions ici au début de cette année, il y a des hommes en tenue qui nous demandaient de prouver qu'il y a de l'argent au Gabon puisqu'on dit souvent que c'est le cas; c'est pourquoi nous avons dépensé plus d'argent là bas que prévu".

Accent marseillais

"C'est lorsque je suis arrivé au Cameroun que j'ai su que les gabonais avaient un accent particulier", remarque Marina. "Pourtant nos deux peuples sont bantou et nos deux pays ont été colonisé par la France. C'est sans doute parce que le Gabon a été colonisé par des marseillais. Nous avons tendance à plus franciser le français.  Le Cameroun a été colonisé par une autre régions.  Parce qu'en France aussi, les accent diffèrent selon les régions", précise t-elle.

Originaire de la province de l'Ogoué dans le sud-ouest du Gabon, Marina est venue au Cameroun suivre une formation de journaliste. Mais la difficulté principale à laquelle elle a dû faire face, c'est le bilinguisme qui caractérise le système éducatif camerounais."Au Gabon nous apprenons certes l'anglais au secondaire. Mais le niveau n'est pas aussi élevé qu'ici", se plaint t-elle.   

 



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