Déguerpissements : le marché Mokolo à nouveau rasé

Publié le par tchoua

La Communauté urbaine de Yaoundé soutenue par des unités de la police y ont menée hier une vaste opération de libération de l’emprise publique.

 

C’est un branle-bas qui a rythmé la journée d’hier au marché Mokolo. Dès 10h30, des agents et engins de la Communauté urbaine de Yaoundé, appuyés par la police, investissent ce vaste commerce. Tous les comptoirs empiétant sur la voie publique sur tous les axes qui entourent et traversent le marché sont progressivement rasés. L’air est plein de bruits de tôles froissées, de planches fracassées et de vrombissement des moteurs des engins. Les matériaux constituants les stands sont ensuite entassés et broyés par les dents des pelleteuses, puis transportés par les camions de la CUY sous le regard impuissant des commerçants. La zone est quadrillée par les éléments de la police et de la gendarmerie, matraques en main. Des camions équipés de canon à eau de la CUY et de la gendarmerie nationale sillonnent les lieux. Leurs déplacements s’accompagnent de véritables  débandades. La foule est de tems en temps dispersée.

Sur les axes « Carrefour Sapeur » - « Niki Mokolo », « Chapelle Mokolo » - « Marché des oignons », vers la pharmacie Elobi…, la même ambiance a régné tout au long de la journée. Selon un commerçant qui a requis l’anonymat, les vendeurs ont été avertis la semaine dernière de cette descente musclée. « La CUY a distribué des tracts. Le délégué du gouvernement est même descendu sur le terrain nous dire qu’ils allaient venir casser. Et le délai a expiré depuis mardi. Mais comme nous avons à cœur de nous débrouiller, nous étions toujours là », raconte-t-il. Prévenus de l’opération, plusieurs commerçants n’ont pas installés leurs marchandises hier. Et même depuis plusieurs jours, seuls les échantillons étaient visibles sur les étals. Aussi, peu de marchandises ont été emportés par la municipalité.

Bon nombre de spectateurs de l’opération approuvent cette énième de action de la CUY. «Je suis en faveur des casses. Nous ne nous plaignions pas parce que c’est de l’occupation anarchique de la voie publique. La circulation était devenue pénible ici. Les feux de signalisation n’étaient même plus respectés. Les femmes fuyaient le marché parce que ces vendeurs les insultaient et les détroussaient. A présent, l’espace des clairsemé. Les boutiquiers qui paient l’impôt sont visibles », se réjouit Elvis, vendeur de draps avant d’ajouter : « Il faudra que la CUY évite de leur donner le temps de se réorganiser comme lors des précédentes casses. Il faut pour cela qu’ils construisent des marchés pour recaser tous ces vendeurs.» Cette opération serait la première du genre menée en plein jour au marché Mokolo. Précédemment, la municipalité procédait nuitamment pour éviter les foudres de la foule.

Hugues Marcel TCHOUA

 

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