Ong et associations montent au créneau
Elles soutiennent le gouvernement dans sa mission d’amélioration des conditions de logement des populations des quartiers défavorisés.
Au Cameroun, l’accès à un lopin de terre ou à un logement décent demeure une véritable gageure. C’est cette préoccupation qui a favorisé la création en 1998 de la branche camerounaise du Collectif inter africain des habitants (CIAH). Leurs actions ont d’abord consisté en des campagnes de sensibilisation du public sur la question. Et depuis quelques années, l’Ong prêche par les actes. C’est ainsi que, l’an dernier, elle a engagé une campagne de construction de latrines et de crépissage des murs et sol en faveur de 90 ménages de démunis au quartier Minkoameyos à Yaoundé. Selon Franck Olivier Kouame, coordonnateur de cette Ong, l’opération menée avec l’Ong chilienne (SELAVIP), entame aujourd’hui une autre phase. Elle envisage de pourvoir une cinquantaine de familles démunies en habitats d’urgence et habitats équitables et durables dans les quartiers Minkoameyos et Oyomabang. L’action, surtout dirigée vers les victimes des déguerpissements, vise à leur procurer des toits, à leur construire des latrines et à améliorer leur environnement immédiat. L’organisation envisage également de lancer dès l’an prochain une campagne d’électrification et d’adduction en eau potable dans d’autres quartiers.
Comme le CIAH Cameroun, une multitude d’organisations se sont lancées depuis plusieurs années dans la promotion de l’habitat social. Et le phénomène s’est accentué à Yaoundé avec les récentes opérations de déguerpissements menées par la Communauté urbaine. Ainsi, la Coalition des ONG et OCB du Cameroun oeuvrant dans le domaine des établissements humains (Congeh), prévoit de construire l’an prochain 50 logements sociaux vers Nsimalen avec le soutien de plusieurs Ong internationales. D’après Guy Léon Mfomo, secrétaire permanent de la Congeh, les zones de construction sont en cours de lotissement et une cinquantaine de familles ont déjà été mutualisées à cet effet. Pour sa part, Assoal envisage de construire 20 logements sociaux à Yaoundé et Bertoua avec le soutien de la Coopération française et de du Crédit Foncier. La structure voudrait également faciliter l’accès des populations l’accès à la propriété foncière. Elle est en train de réaliser à cet effet des enquêtes foncières dans 16 quartiers de la ville de Yaoundé.
Dans la communauté des Ong, les projets foisonnent. Et les associations d’intérêt collectif ne sont pas en reste. Au jour le jour, elles s’emploient à améliorer le cadre de vie des populations des quartiers défavorisés. Et elle s’investissent avec le soutien des ONG et certaines institutions internationales dans l’aménagement des points d’eau, l’enlèvement des ordures ménagères, le désherbage des abords des voies publiques, des bas fonds, l’aménagement des espaces verts, la désinsectisation des cadres de vie.
Hugues Marcel TCHOUA