Axe Yaoundé-Akono : La « riposte » des transporteurs

Publié le par tchoua

Depuis la baisse des tarifs du transport en commun par arrêté préfectoral il y a trois semaines, la surcharge a pris des proportions anormales.

 

11h à la gare routière de Nsam, Yaoundé. Une voiture de marque Toyota vient de faire le plein de passagers. Dans le petit véhicule de cinq places, huit personnes sont tant bien que mal entassées. Et c’est parti pour environ deux heures d’un trajet douloureux pour les voyageurs. La situation suscite la colère des clients, sans émouvoir les conducteurs. En effet, la surcharge, pratique courante sur  cet axe qui traverse la Mefou et Akono, tend à s’aggraver. Selon un responsable du chargement dans cette gare routière, il en est ainsi depuis la signature de l’arrêté du préfet de la Mefou et Akono du 7 août dernier, fixant les tarifs harmonisés du transport interurbain par car et autobus sur certains axes du département. Cette note réduisait les tarifs en vigueur jugés excessifs par les autorités. C’est ainsi,  que le prix du trajet sur l’axe reliant Ngoumou–Yaoundé  est passe  de 1000 F à 600 F.

Les voyageurs n’auront pas eu le temps de savourer les effets de la mesure. Les transporteurs ont décidé de réagir par divers moyens pour arrondir leurs revenus et manifester leur mécontentement. Au jour le jour, ils réfléchissent à des stratagèmes pour transporter plus de passagers. «Je jongle avec la corpulence des passagers. Je rassemble les plus gros sur un même banc et les sveltes sur un autre de façon à obtenir parfois cinq personnes par banc. Nous sommes obligés de procéder de la sorte pour parvenir à joindre les deux bouts. Le carburant coûte cher, et il faut verser des pourboires à chaque poste de contrôle », explique un chauffeur. L’autre signe du mécontentement des transporteurs s’observe aux guichets. Sans petite monnaie, l’on est purement et simplement refoulé. Salomé Tsilo, guichetière, explique : « Je ne peux pas me lever à tous les coups pour faire la monnaie à ces gens. Ce d’autant plus qu’après chaque chargement, je reverse tout l’argent aux chauffeurs. Nous avons opté pour cette nouvelle procédure afin de régler les problèmes de remboursement auxquels nous étions souvent confrontés. Avant la décision du préfet, je gagnais suffisamment d’argent pour faire la monnaie. Mais mon revenu par véhicule est passé de plus de 1000 F à 300 F.»

Cet état des choses irrite assez les passagers qui disent souffrir le martyr. Ils arrivent à destination, frustrés et les membres endoloris. Les choses ne semblent pourtant pas prêtes de s’arranger avec la rentrée scolaire. Certains chauffeurs envisagent déjà d’exploiter à suffisance les corps sveltes des jeunes élèves.  

Hugues Marcel TCHOUA

-La gare routière de Nsam : l’heure est à la recrudescence de la surcharge.

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