Yaoundé: une tornade frappe l’école des sourds-muets

Publié le par tchoua

 

Un pan du mur d’enceinte de l’Eseda s’est écroulé dans la nuit de mardi à mercredi dernier.

 

La saison des pluies continue de provoquer des dégâts dans la capitale. Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, l’orage s’en est pris, cette fois, à l’Ecole spécialisée pour enfants déficients auditifs (Eseda) sise à Messa. Les eaux de pluie ont ouvert une brèche énorme dans la clôture de l’établissement. Une bonne partie du mur de soutènement s’est écroulée. «C’est à notre arrivée ce matin que nous avons constaté les dégâts. Dans leur chute, les morceaux du mur ont cassé un tuyau. L’eau a coulé des robinets toute la nuit. On ne sait à combien va s’élever la facture ce mois», raconte Thérèse Titcho, la directrice de l’école rencontrée hier matin dans son bureau, également inondé par la pluie. Toujours selon ses dires, cet établissement construit sur une pente est désormais plus exposé aux eaux de pluie. «Le mur de notre école recevait les eaux provenant des environs de l’hôpital Central, parce qu’il n’y a aucun drainage. S’il n’y avait pas les arbres, toute la clôture s’effondrait. Et même, je redoute que nos bâtiments à plusieurs niveaux soient bientôt attaqués», craint-elle.

Cet incident vient s’ajouter aux multiples problèmes auxquels fait face l’Eseda depuis quelques années. «Nous sommes à bout de force. Avec les décès successifs de la marraine, puis de la fondatrice de l’école en 2004, les dons et appuis divers que nous recevions se sont amenuisés. Les parents, pauvres, ne parviennent pas à payer leur contribution à l’éducation de leurs enfants», se plaint la directrice. Dans cette situation, les salaires des enseignants ont pris un sérieux coup. Leurs avancements sont depuis longtemps gelés. La vétusté des bâtiments de l’école créée en 1972 n’est plus à démontrer, 38 ans après. Des équipements des salles techniques sont hors d’usage. Autant de soucis «qui pourraient bientôt nous amener à fermer l’école», déclare Paul Njock, assistant administratif et financier de la Fondation pour l’éducation  et la promotion des personnes déficientes auditives (Feppda), fondation-mère de l’Eseda. Les responsables de cette école qui encadre 240 élèves et emploie 16 enseignants disent compter sur  des âmes de bonne volonté pour les sortir rapidement du pétrin.

Hugues Marcel TCHOUA                                                                                     

-Eseda : le torrent a fait fort.                                                                                      
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